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Manpage of fakeroot
fakeroot
Section: Manuel de Debian GNU/Linux (1)
Updated: 10 Novembre 2002
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NOM
fakeroot - lance une commande dans un environnement simulant les privilèges du
super-utilisateur pour la manipulation des fichiers.
SYNOPSIS
fakeroot
[-l|--lib
bibliothèque]
[--faked
binaire-simulé]
[--]
[commande]
DESCRIPTION
fakeroot
lance une commande dans un environnement dans lequel cette commande obtient
les droits de l'administrateur pour manipuler des fichiers. C'est
pratique pour permettre aux utilisateurs de créer des archives (tar, ar, .deb,
etc.) qui contiennent des fichiers appartenant à root.
Sans
fakeroot
on serait obligé d'avoir les droits du super-utilisateur pour donner le bon
système de droits aux fichiers constituant l'archive, puis de
les assembler ; ou bien, on serait obligé de construire directement l'archive,
sans utiliser le programme d'archivage.
fakeroot
fonctionne en remplaçant la bibliothèque de fonctions de manipulation de
fichier (chmod(2), stat(2), etc.) par une autre qui simule les fonctions
que la vraie bibliothèque aurait offertes si l'utilisateur avait été le
super-utilisateur.
Ces fonctions simulées sont dans la bibliothèque partagée
/usr/lib/libfakeroot.so*
qui est chargée par le mécanisme
LD_PRELOAD
du chargeur dynamique (dynamic loader). (Voir
ld.so(8))
Si vous désirez construire des paquets avec
fakeroot,
essayez, s'il vous plaît, de construire d'abord le paquet fakeroot : l'étape
« debian/rules build » réalise quelques tests
(principalement pour les bogues des vieilles versions fakeroot). Si ces tests
échouent (si vous avez par exemple certains programmes en libc5 sur votre
système), les autres paquets que vous fabriquerez avec fakeroot échoueront
certainement aussi, mais de façon parfois plus subtile.
De même, notez qu'il vaut mieux ne pas construire les binaires eux-mêmes sous
fakeroot. En particulier, configure et ses amis n'apprécient pas quand le
système se comporte différemment de ce qu'ils attendent (parfois, ils modifient
aléatoirement des variables d'environnement dont fakeroot a besoin).
OPTIONS
- --lib bibliothèque
-
Spécifie une autre bibliothèque de substitution (wrapper library).
- --faked binaire
-
Spécifie l'utilisation d'un autre démon que faked.
- [--] commande
-
La commande à lancer sous fakeroot. Invoquez '--' si des options de la
commande risque d'être confondues avec des options de fakeroot.
EXEMPLES
Voici un exemple d'utilisation de
fakeroot.
Notez bien qu'à l'intérieur de l'environnement fakeroot, les manipulations de
fichiers qui requièrent les privilèges de l'administrateur ont lieu,
mais uniquement virtuellement.
$ whoami
joost
$ fakeroot /bin/bash
# whoami
root
# mknod hda3 b 3 1
# ls -ld hda3
brw-r--r-- 1 root root 3, 1 Jul 2 22:58 hda3
# chown joost:root hda3
# ls -ld hda3
brw-r--r-- 1 joost root 3, 1 Jul 2 22:58 hda3
# ls -ld /
drwxr-xr-x 20 root root 1024 Jun 17 21:50 /
# chown joost:users /
# chmod a+w /
# ls -ld /
drwxrwxrwx 20 joost users 1024 Jun 17 21:50 /
# exit
$ ls -ld /
drwxr-xr-x 20 root root 1024 Jun 17 21:50 //
$ ls -ld hda3
-rw-r--r-- 1 joost users 0 Jul 2 22:58 hda3
Seule l'opération que l'utilisateur
joost
avait le droit de réaliser a réellement abouti.
fakeroot
a été écrit spécifiquement pour permettre aux utilisateurs de créer des
paquets pour Debian GNU/Linux (au format
deb(5)
) sans avoir à leur donner les privilèges du super-utilisateur.
Ceci peut être fait par des commandes telles que
dpkg-buildpackage -rfakeroot
ou
debuild -rfakeroot
(-rfakeroot est maintenant utilisé par défaut pour debuild,
donc vous n'aurez pas besoin de cet argument).
ASPECTS DE SÉCURITÉ
fakeroot
est un programme normal, non setuid. Il n'augmente pas les privilèges de
l'utilisateur, et n'altère pas la sécurité du système.
FICHIERS
/usr/lib/libfakeroot/libfakeroot.so*
La bibliothèque partagée qui contient les fonctions simulées.
ENVIRONNEMENT
- FAKEROOTKEY
-
La clé utilisée pour communiquer avec le serveur fakeroot (le démon). Tout
programme qui démarre avec le bon
LD_PRELOAD
et la
FAKEROOTKEY
d'un serveur actif se connectera automatiquement à ce démon, et aura la même
« fausse » vision des droits du système de fichiers (si le serveur et le
programme connecté ont bien été lancés par le même utilisateur).
LIMITES
- Versions des libs
-
Toute commande exécutée sous
fakeroot
devra être liée à la même version de la bibliothèque C que
fakeroot
lui-même. Comme la version « Potato » de la Debian ne se sert plus que de la
libc6(glibc2.1), ce n'est plus un problème aujourd'hui.
open()/create()
fakeroot ne modifie pas open(), create(), etc. Donc si l'utilisateur
joost
tape soit
touch foo
fakeroot
ls -al foo
ou soit
fakeroot
touch foo
ls -al foo
fakeroot n'aura aucun moyen de savoir que dans le premier cas, le
propriétaire de foo est réellement
joost
tandis que dans le second cas, il aurait dû être
root.
Pour un paquet Debian, il est toujours correct de donner à tous les fichiers
« inconnus » l'uid=gid=0. La vraie solution est de simuler
open()
et
create(),
mais cela soulève d'autres problèmes, comme démontré par le paquet
libtricks. Ce paquet simule beaucoup d'autres fonctions, et tente d'aller
plus loin que
fakeroot .
Il appert qu'une mise à jour minime de la libc (d'une version dans laquelle
la fonction
stat()
n'utilise pas
open()
à une nouvelle version dans laquelle la fonction
stat()
utilise (dans certains cas)
open()),
causera d'inexplicables erreurs de segmentation (ainsi, le
stat()
de la libc6 appellera la fonction simulée
open(),
qui à son tour appellera la fonction
stat(),
de la libc6, etc.).
La correction n'a pas été facile, mais une fois corrigé, il faudra attendre
peu de temps avant qu'une autre fonction ne se mette à utiliser open().
Quant au portage sur un autre système d'exploitation, il n'a pas été envisagé.
J'ai donc décidé de limiter au minimum le nombre de fonctions simulées
par fakeroot, afin de limiter l'éventualité de ces « collisions ».
GNU configure (et autres programmes du même genre)
fakeroot, en fait, modifie le comportement du système. Les programmes qui
testent le système (tels que GNU configure) peuvent être troublés par cela (ou,
s'ils ne le sont pas, ils risquent de solliciter fakeroot à un point tel que
celui-ci risque lui-même de s'y perdre). Il est donc préférable de ne pas
lancer « configure » dans un environnement fakeroot. Comme configure doit
être lancé par la cible build de debian/rules, l'utilisation de
« dpkg-buildpackage -rfakeroot » gère correctement ce problème.
BOGUES
open() n'est pas simulé. Ce n'est pas si grave que cela, mais si un programme
invoque open("file", O_WRONLY, 000), écrit dans le fichier « file », le ferme,
puis réessaye ensuite de l'ouvrir en lecture, alors cette tentative échouera,
car les droits du fichier seront 000. Le bogue, c'est que si root fait cette
opération, alors open() fonctionne, puisque les droits des fichiers ne
sont pas du tout vérifiés pour root. J'ai choisi de ne pas simuler open(), car
open() est utilisé par nombre d'autres fonctions de la libc (dont certaines
qui sont déjà simulées par fakeroot), ce qui créerait des boucles
(ou pourrait en créer quand l'implémentation des diverses fonctions de la libc
change).
COPYRIGHT
fakeroot
est distribué sous la licence GNU General Public License.
(GPL 2.0 ou supérieure).
AUTEUR
joost witteveen
<joostje@debian.org>
PAGE DE MANUEL
en majeure partie écrite par J.H.M. Dassen
<jdassen@wi.LeidenUniv.nl>
La plupart des ajouts et des modifications, par joost.
VOIR AUSSI
faked(1)
dpkg-buildpackage(1),
debuild(1)
/usr/share/doc/fakeroot/DEBUG
TRADUCTION
Sylvain Cherrier <sylvain.cherrier@free.fr>.
Index
- NOM
-
- SYNOPSIS
-
- DESCRIPTION
-
- OPTIONS
-
- EXEMPLES
-
- ASPECTS DE SÉCURITÉ
-
- FICHIERS
-
- ENVIRONNEMENT
-
- LIMITES
-
- BOGUES
-
- COPYRIGHT
-
- AUTEUR
-
- PAGE DE MANUEL
-
- VOIR AUSSI
-
- TRADUCTION
-
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Time: 20:22:01 GMT, February 24, 2003